Arte, la chaîne franco-allemande a diffusé
une fiction de qualité = « Odysseus », une série en douze épisodes au début de l’été.
Même si l’Ame grecque semble avoir été profondément bousculée ces dernières années, son « essence » a tout
cas inspirée ses frères européens : série co-produite par des Français,
des Portugais et des Italiens (réalisation signée Frédéric Azémar) ... avec de petits moyens pour raconter un récit
initiatique qui date de l’époque de la Grèce antique,
Certes, cela peut paraître loin, mais
les vieilles histoires sont parfois meilleures quand elles sont
réchauffées !
Aussi, Odysseus,
c’est l’histoire d’Ulysse, qui revient dans sa patrie
d’origine, Ithaque, une
minuscule île grecque située dans cette partie du monde, la Méditerranée, (mer
ionienne, précisément), théâtre et berceau de rencontres entre Orient et
Occident. A cette époque mythique où le ciel (les Dieux) et la terre (les
Hommes) étaient étroitement reliés où le mot religion du latin
« religare » signifiant « relier », se vivait tout
naturellement !
Ulysse a beaucoup voyagé = 20 ans de conquêtes, de découvertes
et de guerre (celle de Troie) puisque tel était l’unique moyen de trouver la
paix. Quand il revient, il retrouve son trône (difficilement), sa femme
toujours fidèle (la Reine Pénélope), un
fils (Télémaque) souffrant l’absence d’un père, un ami, un père fidèles,
des soupirants de sa femme, un peuple en quête d’un roi …
Mais 20 ans d’absences … c’est aussi beaucoup …
Ulysse est certes roi mais roi contesté et/ou trop
idéalisé ?
C’est là que l’Histoire commence vraiment …
Aussi, on découvre une série qui fait la part belle aux
relations et confrontations humaines (puisque le ciel semble lâcher les Hommes
afin qu’ils apprennent à se « gouverner » par eux-mêmes) = rapport
fusionnel entre le fils et la mère, une mère castratrice et nostalgique d’un
passé qui ne reviendra plus, l’irrespect d’un père pour son fils, ambitions,
désirs, conflits d’intérêts et un fils qui s’énamoure d’une
« ennemie » du peuple ... Des repères qui sautent !!
Conflit de générations qui ne se comprennent plus ?
A une époque où les Hommes vénéraient avec une peur
« sacrée » le monde spirituel, lâcher les hommes et leur Insuffler un
nouveau souffle teinté de liberté et saupoudré de ce besoin viscéral de paix et
d’universalité, ouvrait la porte vers un monde tourné vers l’inconnu …
Conflit de civilisation tout simplement …
Car clivage entre
un monde ancien et brutal et un nouveau qui se dessine, à travers des fils et
des héritiers, qui semblent bien plus préoccupés à connaître le bonheur,
l’amour et la paix que la gloire et le sang …
Aussi,
certains saisiront l’appel.
D’autres s’enfermeront sous l’autorité d’un passé
empreint, de rigidité, de déterminisme et de sectarisme.
JE sers Qui dans toute cette Histoire ?
Amour du pouvoir ou pouvoir de l’amour ?
Il faudra choisir … Télémaque, le fils, a choisi …
Souffrant tout autant de l’absence d’un père que pour un peuple sans
roi, parfois incompris mais fidèle et intègre à des valeurs et des convictions (la
fidélité à son amour pour Cléa par exemple), on
découvrira une autre dimension épique du Héros à travers
Lui= celui qui écoute son cœur et ses
intuitions avec cet unique but noble et vertueux de vivre dans un climat de
paix et de partage, bousculant l’énergie héroïque d’un père, Ulysse, devenu trop
possessif, sectaire, méfiant, une problématique trouvant sa source dans des pulsions un peu trop guerrières, sexuelles
et contemplatives générant au final beaucoup d’effusion de sang pour une gloire un peu
trop éphémère !
Aussi, le combat
sera rude, très rude et très meurtrier, puisque l’enjeu était de taille … N'est-on pas loin d’une
énième version d'une mythique épopée d'un marin condamné à l’exil par les dieux ?
Réponse = on est dans un basculement épique de civilisation … puisque
Amour, Sacrifice, Evolution forment un trio parfaitement rodés depuis la Nuit des
Temps … et que rien n’y pourra changer.
Aussi, d’un passé exclusif, on bascule dans
un futur inclusif !
Heureux qui comme
Télémaque qui « s’offrira » sa belle princesse pour gouverner et
incarner la paix et l’universalité à Ithaque … Aussi, on peut découvrir à travers
la série, l’importance de l’évolution des personnages féminins dans leurs rôles
de femme (mère, épouse, fille) = attachement, intéressement, manipulation,
soumission, rébellion, jalousie, dépassement, inspiration, sacrifice, paix, don, entraide,
service...
Ouf, il était Temps …
Fin d’une civilisation et début d’une autre = au 8ème siècle avant J.C., une toute petite partie du monde ne vagabonde plus sur les mers et ne cherche plus à "envahir ses voisins" ou à se faire envahir … mais se découvre à travers des idéaux et des valeurs comme la confiance, la fidélité, le respect, l’écoute, l’amour, le partage …
Et puis, on ressuscite un peu l’Ame européenne, une Europe qui a été « pensée en terme de philosophie » et non en terme
économique ou de bien être … puisque c’est en Grèce qu’il faille aller chercher
la source de « l’Humanité européenne », une vie pour la liberté ?
Odysseus, héritage d’une Petite Histoire
à revoir et à transformer puisque l’Histoire est transmission d’un héritage en mouvement
dont la réactivation lui permet de rester ouverte et vivante !
« Le plus
grand péril qui menace l’Europe, c’est la lassitude »
Edmund
Husserl, philosophe et mathématicien autrichien (1859 – 1923)
"Il y a deux histoires :
l’histoire officielle, menteuse, puis l’histoire secrète,
où se trouvent les véritables causes
des évènements."
Honoré de Balzac, écrivain français (1799-1850)
- Un livre
"Métamorphoses d'Europe" (2000). Trente siècles d'iconographie d’Alain Roba et Christian de Bartillat aux Editions Bartillat, fondation pour une civilisation européenne.
« Europe ou l’histoire secrète de l’Europe
= cavalière amoureuse du Taureau glissant des profondeurs de l’Asie, concurrente
des empereurs, animatrice des mystères de la chrétienté, reine et dominatrice
d’outre-océan. Princesse de la grâce et de la volupté, toute tachée du sang d’un continent violenté, fougueuse révélatrice des abîmes du 20ème siècle, Europe galope à toute vitesse sur le dos de l’avenir immaculé ».
d’outre-océan. Princesse de la grâce et de la volupté, toute tachée du sang d’un continent violenté, fougueuse révélatrice des abîmes du 20ème siècle, Europe galope à toute vitesse sur le dos de l’avenir immaculé ».
« Un livre qui recense toutes les expressions
d’Europe depuis trente siècles ; les principaux témoignages artistiques, poétiques
et littéraires d’Europe : peinture, aquarelles, dessins, sculptures, mosaïques,
terres cuites, fresques, tapisseries, gravures, livres, atlas … »
- Une musique
Pour accompagner le
« déluge », offrons nous une musique, « Zombie »,
musique pop des années 1990 (album « No Need to argue » ) du groupe The Cranberries (groupe
irlandais qui s’est arrêté en 2003) avec la voix engagée de la chanteuse du
groupe, Dolores O'Riordan (artiste née en 1971) single mettant
en avant la situation irlandaise … énième guerre et conflit pour trouver la
paix !
http://www.youtube.com/watch?v=6Ejga4kJUts
- Deux Tableaux
« Mars et Vénus » du peintre français Louis Jean François Lagrénée (1724 -
1804). Une allégorie vers la Paix !
« La
naissance de Vénus »
du peintre italien, Sandro Botticelli (1445 –
1510). Redécouvrir son potentiel d’amour en tant que femme : fille de, mère, épouse, femme religieuse,
femme sensuelle et charnelle ? Femme idéale ? Sortir de sa petite coquille et de cette
instabilité permanente ... et accepter sa "nudité"/son innocence (se voir au-delà de l'apparence, grâce notamment au souffle de l'homme (de Dieu) d'un côté, puis chercher à "protéger son Féminin", de l'autre = accepter "l'incarnation"/sa propre existence dans toute sa banalité).