"Ceux
qui contrôlent le passé, contrôle l'avenir ;
Ceux qui
contrôlent le présent, contrôle le passé ».
(« 1984 » de George Orwell, écrivain et
journaliste britannique 1903/1950).
Transition entre l’enfance et l’âge adulte, la
jeunesse est cette période décisive pour un individu : on cherche à se libérer,
à se démarquer. Période intermédiaire
en quête d’une forme d’autonomie où on se découvre une personnalité toute
neuve, malléable, adaptable, ouverte à l’infini. Mais l’ignorance et
l’inconscience environnant, ne facilitent pas la vague émotionnelle qui noie l’envie
insatiable de liberté et la motivation vers une nouvelle raison d’être de tous
ces jeunes en mal d’avenir.
Alors on balbutie, on tâtonne, on se passionne, on rejette,
on désespère, on se relève, on se recharge ou pas …
Aussi période parfois brutale dans ses certitudes, trop
souvent sincère dans ses angoisses … et
pourtant, jeunesse heureuse
car elle n’a pas de passé mais parfois jeunesse malheureuse car
elle peine à se faire un nid … car on veut lui brouiller les yeux sur
son avenir …
Et pourtant …
« La jeunesse ne vient pas au monde, elle
est constamment de ce monde " disait
Paul Eluard.
Car que trouve-t-elle face à elle ?
L’image d’une société insécurisée, en perpétuelle
ébullition et trop souvent égarée dans des difficultés sans fins et désorientée
par un manque prononcé de valeurs morales et d’idéaux. Une société
déstabilisante car enchaînée à des défis, comme celui de prendre en compte différentes
populations dans leurs différences et leurs originalités … peut avoir des
conséquences désastreuses sur la vulnérabilité, l'ouverture, l'éducation des jeunes générations.
Lire article du Monde (fin 2014)…
Car quand jeunesse se refroidit, le reste du monde claque
des dents.
Aussi, la jeunesse est un temps et un processus de mutation
et de crise.
Reste que sur cette route menant à la terre promise, l’apprentissage
n’en reste pas moins emplie de doutes et d’incertitudes, de rituels de passage
au sein d’un environnement pas toujours à même d’offrir un avenir prometteur …
Et pourtant, indirectement, génération beaucoup plus « raisonnable »
qu’elle n’en a l’air, puisqu’elle offre cette possibilité de se démarquer de la
masse et d’un enfermement collectif, pour ainsi se sentir proche de la notion
d’idéal et de vocation … à tout ce qui nourrira ou alimentera
« l’intériorité » d’une personnalité afin de se sentir plus ou moins « armé »
et « sécurisé » lorsqu’elle se lancera dans la vie extérieure, elle aura
alors une base et quelques repères pour se guider.
Certes, il n’y a pas d’éducation, de modèle ni de société
parfaite mais y tendre et s’en inspirer, rend libre et créateur … Ainsi ne nous
privons pas de sa ferveur et de son énergie, mais offrons-lui de quoi se
nourrir pour qu'elle devienne créatrice et émettrice ... de là
découlera une bien meilleure fluidité et partage entre générations.
Un mal prend racine dans ses fondamentaux.
Revenir à la source permet de guérir de bien des maux.
Les jeunes continueront-ils à donner à leurs aînés,
le bénéfice de leurs inexpériences ?
« Il est à craindre que la société ne présente
un message court et superficiel sur la vie, quand ce n’est pas une incapacité à
transmettre quoi que ce soit. Une société qui transmet mal le savoir, le
savoir-faire, les codes et rites sociaux, le sens des fêtes et une spiritualité
est en danger de mort. Des enfants et des adolescents ont trop souvent été
renvoyés à eux-mêmes sans qu’ils parviennent à trouver de réels points de
repères »
Tony Anatrella - Interminables adolescences (1988).
De Keny Arkana, « Gens pressés »
https://www.youtube.com/watch?v=zAMD_mHjgec
Lien sur les écoles de formation Steiner (un exemple d'éducation créative) …
- « La trilogie Hunger Games »
Une histoire lucide, inquiétante et
impitoyable sur les adolescents. Une jeunesse prisonnière et bouc
émissaire de l’immoralité des adultes manipulant par tout moyen la conscience
humaine (médias,
politique …). Film grave, violent et sans
complexe sur le miroir du rapport que la société entretient avec cette
génération, Résister à un régime totalitaire et chercher la liberté a un
prix : celui de générer des effets dévastateurs de plus en plus banals (la
sauvagerie d’ados qui s’entretuent !!!) ou … bienveillants et
moralisateurs … au travers le magnifique parcours initiatique d’une
jeune héroïne tout aussi rebelle, vulnérable qu’arrogante et performante
…
Le « massacre des Innocents »
n’est malheureusement pas fini.
- « Moonrise Kingdom » = un film américain de Wes Anderson (mai 2012), avec Bruce Willis, Edward Norton, Bill Murray.
Quand la post-adolescence
(Sam & Suzy) flirte avec l’âge adulte et qu’elle apporte quelques
leçons
d’éducation en matière d’approche amoureuse. Cela donne un drôle de conte
sous forme
d’une
romance initiatique hors réalité mais d’une subtilité et sensibilité
attachante et poétique complètement décalée, chaperonnée par une partition
musicale de Françoise Hardy.
Pour toutes générations en panne
d’humour et d’imagination …
- « Little miss sunshine »
Un film américain réalisé par Jonathan Dayton, Valerie
Faris (septembre 2006) interprété par
Greg Kinnear (Richard), Toni Collette (Sheryl), Steve Carell (Frank), Abigail
Breslin (Olive), Paul Dano (Dwayne), Alan Arkin (grand-père) …
Un film qui décortique la cellule
familiale : offrir le point de vue le plus complet et le plus
bouleversant sur les liens du sang : héritage et culture, liens
inter-générations. Pour le meilleur et pour le pire : « on choisit
pas sa famille » ?? On choisit son idéal: confrontation au bien,
confrontation au mal, confrontation à la réalité de la vie, çà braille et çà
brille de partout. On rigole, on pleure, on s'essuie les yeux … et c’est pas du
cinéma. Petit bijou de comédie et d’émotion, décalé et dramatique.
Pour toutes les filles et les garçons aux
ventres proéminents avec grosses lunettes ... de 7 à 77 ans !!
- Film « Jeune et jolie » de François Ozon (été 2013), avec Marine Vacth, Géraldine Pailhas, Frédéric Pierrot, Charlotte Rampling, Johan Leysen.
Quand on a 16 ans et qu’on découvre le
sentiment amoureux, cela donne un film à l’apparence choquant, provocateur,
dramatique mais pourtant si proche de nous. Pas facile dans un monde sans
retenue de se familiariser avec des valeurs comme l’amour et la liberté.
Film « fantasme de
prostitution » ?? Ou plutôt, film qui remet en question le rôle
pédagogique des adultes en matière d’érotisme et de sensualité. Le sentiment
n'est pas une marchandise ...
- « Clovefield »
Film américain réalisé par Matt Reeves (février 2008) interprété
par Jessica Lucas, Michael Stahl-David, Lizzy Caplan, T. J. Miller, Mike Vogel …
Film documentaire tourné caméra à
l’épaule qui raconte l’histoire de New-York par une bande de post-ados
filles et garçons, pleins de pognon et assommés par des problèmes légèrement
futiles. Une surprise party un samedi soir = on boit, on rigole, on se plaint,
on drague, on danse …
Cà explose et on se trouve
piégé : au centre d’un cauchemar éveillé de fin du monde, des jeunes bien
sous tous rapports vont devoir lutter pour leur survie …
Chaos, désordre, catastrophe, New
York en flammes ... Un film de monstres sans montres. New York qui s’écroule et
la Pomme d'Adam bien des Eves !!
« Un
blockbuster expérimental et efficace carburant au rythme des battements de
cœur de Roméo et Juliette ».
- « Savage » = un film américain d’Oliver Stone, réalisateur américain (septembre 2012) avec Taylor Kitsch, Aaron Taylor, Blake Lively, John Travolta, Salma Hayek.
Comment aborder les grands
problèmes de ce monde dans un film pervers, insolent, pudique, violent. Un thriller
cœur à cœur, corps à corps formé par trois beaux gosses plein de fraîcheur
et d’insolence.
Unis à la vie, à la mort, à
l’amour, ils en apprennent autant sur eux-mêmes que sur les autres en se
faisant surprendre avec une radicalité et de perpétuelles remises en question …
à rendre jaloux … les "gros méchants loups" !
Comment concilier l’écologie, le
peace and love, les pétards, l’ordinateur, le soleil californien, la virilité,
la zen attitude, une blonde, la "mère supérieure"… et les autres. On
a tout à perdre et à gagner quand il s’agit de pouvoir, d’innocence, ou de la
vie de ceux qu’on aime.
A méditer.
- « La petite communiste qui ne souriait jamais » : un livre de Lola Lafon (Editions Actes Sud).
Gymnaste roumaine
née en 1961, Nadia Comaneci aura marqué la gymnastique mondiale
= victorieuse dans ses performances sportives, fidèle et humble dans la
relation à son entraîneur (principalement les Jeux Olympiques de Montréal en
1976).
Née à l’Est et
formatée par un "communisme naïf et printanier". Exposée très jeune
aux lumières de l’Ouest. Coincée entre deux systèmes ? Elle choisira de rester
"soumise" à sa conscience en modelant sa liberté. Alors que les
femmes à l’Ouest cherchaient à s’émanciper, la petite Nadia semblait exister
par delà les frontières par souci de perfection sportive … Un point de vue
toujours d'actualité (?) sur le Lien profond qui unit l’Est et l’Ouest :
«Crever de solitude dans son appartement ou crever de froid dehors ? ». Elle
dira en 1989 à 28 ans : « Je rêvais de liberté, j’arrive aux Etats-Unis
et je me dis : c’est çà la liberté ? Je suis dans un pays libre et je ne suis
pas libre ? Mais où, alors, pourrai-je être libre ?».
- « Good bye Lenin »
Un film allemand de Wolfgang Becker (2002), scénario de
Wolfgang Becker et Bernd Lichtenberg, avec Daniel Brühl (Alex Kerner), Katrin
Sass (Christiane Kerner), Chulpan Khamatova (Lara), Maria Simon (Ariane),
Alexander Beyer (Rainer).
« Berlin-Est à l'été 1990.
L'Allemagne se réunifie. Le socialisme réel est mis au rancart à vitesse grand
V. Pour sa mère qui sort d'un coma de huit mois, un fils recrée
une RDA qui n’existe plus ».
Au sein d’une famille bien sous
tout rapport : le thème de la réunification allemande sur fond de failles
des systèmes socialiste et capitaliste.
Rien de provoquant, c’est
mélancolique et sentimental. Humilité et générosité qui s’évaporent à la tombée
des briques du mur à Berlin en 1989.
Réflexion sur une certaine idée du
paradis perdu à l’Est qui rencontre la "sauvagerie" et
l'individualisme de l’Ouest.
Avoir un idéal, était-ce bien
raisonnable ??
« Summerhill, c’est
l’aventure d’une école autogérée fondée en 1921 dans la région de Londres. Son
fondateur, le psychanalyste A. S. Neill, a mis les découvertes psychanalytiques
au service de l’éducation. Il s’est dressé contre l’école traditionnelle
soucieuse d’instruire mais non pas d’éduquer. Il s’est dressé contre les
parents hantés par le critère du succès (l’argent). Il s’est insurgé contre un
système social qui forme, dit-il, des individus “manipulés” et dociles,
nécessaires à l’ensemble bureaucratique hautement hiérarchisé de notre ère
industrielle. Education libre et
originale suscitant de nombreux débats pédagogiques et contribuant à relancer
la question des droits de l’enfant ».
- « Sophie Scholl : non à la lâcheté » = un livre de Jean- Claude Mourlevat aux Editions Actes sud Junior.
Roman historique.
Depuis toujours, il y a dans le monde des hommes et des femmes qui ont su dire
non à ce qui leur paraissait inacceptable …
« Elle voulait
passer inaperçue, devenir invisible. Or, il lui semble qu’elle occupe tout
l’espace, qu’on ne voit qu’elle, dans la gare. La poignée de la valise lui
brûle les doigts. Car la menace est partout, qui rôde : les soldats de la
Wehrmacht, la police criminelle, la Gestapo. Aussi longtemps qu’elle tient
cette valise au bout de son bras, elle est en danger de mort. Et elle le sait ».
« Notre vie n’est pas la nôtre. Nous sommes liés aux autres, dans
le passé, dans le présent, et l’avenir.
Je suis persuadé qu’un autre monde nous attend,
un monde meilleur, et c’est là bas que je t’attendrais ».
Je suis persuadé qu’un autre monde nous attend,
un monde meilleur, et c’est là bas que je t’attendrais ».